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De 1947 à 1954, Louise Bourgeois réalise plus de 30 figures verticales élancées, grossièrement sculptées dans le bois et peintes en blanc, en noir ou en rouge vénitien. Ces sculptures, qu'elle appelle Personnages, sont des évocations simplifiées et dépouillées de personnes qu'elle a connues, particulièrement celles qu'elle a le sentiment d'avoir abandonnées lorsqu'elle quitta la France pour les États-Unis avant la guerre. Leur aspect totémique est typique de cette période de son oeuvre. Bien que rappelant vaguement les fétiches africains ou océaniques, les figures sont inspirées de sources strictement personnelles. Les Personnages évoquent le substrat émotif de ses relations avec les autres, qu'ils soient proches ou distants. Disposées en groupe ou en solitaire, elles suggèrent une relation avec des dimensions tant psychologiques que physiques. Bourgeois a déclaré à leur sujet, « …même si les formes sont abstraites, elles représentent des personnes. Elles sont délicates, tout comme le sont les relations humaines. Elles se regardent et elle s'appuient l'une sur l'autre. » Après quatre décennies, les sculptures acquises par le Musée demeurent toujours aussi irrésistibles sur le plan esthétique: austères dans leur forme, elles sont néanmoins expressives. Bourgeois elle-même, après avoir été reléguée dans l'ombre pendant des années, est maintenant reconnue comme l'une des figures marquantes de l'art du XXe siècle. Sa recherche des formes qui expriment l'incertitude et la vulnérabilité des relations humaines en a fait un phare pour les générations d'artistes qui ont suivi. Mais l'artiste demeure aussi liée aux courants modernes antérieurs, surtout le surréalisme et l'expressionnisme abstrait. Grâce à ce groupe unique de quatre sculptures datant de ses débuts, le Musée possède maintenant une des plus importantes collections d'œuvres de Bourgeois au Canada. |