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Le départ d'Abraham pour la terre de Canaan
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Jacopo et Francesco da Ponte (dits Bassano)

Le départ d'Abraham pour la terre de Canaan (vers 1570-1571)
huile sur toile
193,5 x 258,5 cm
Don de M. et Mme Michal Hornstein, Montréal, en hommage au directorat de
Mme Shirley L. Thomson

Cette peinture grandiose de la fin de la Renaissance est une œuvre collective des membres les plus éminents d'une dynastie de peintres originaires de la ville de Bassano deI Grappa, en Vénétie. Dans sa maturité, Jacopo Bassano se met à la peinture de genre inspirée des scènes de migration de l'Ancien Testament et celle-ci s'avère extrêmement populaire dans une société qui, de puissance maritime, avait été contrainte à devenir une puissance agricole. Jusqu'alors, on exploite rarement de tels sujets dans la peinture italienne, bien qu'ils figurent dans les mosaïques du XIIIe siècle dans l'atrium de la cathédrale Saint-Marc. Le fait que Venise est aussi un centre d'édition favorise peut-être cet intérêt. La traduction en italien du Livre de la Genèse de Pietro Aretino en est peut-être la cause, tout comme les éditions modernes des Géorgiques de Virgile et du poème Arcadia de l'humaniste contemporain Sannazaro encouragent l'essor d'une tradition paysagiste pastorale en Vénétie.

Les animaux et les objets mis en évidence - le troupeau de moutons, le chien de chasse à robe tachetée, les vases en cuivre, les céramiques turques et les tissus rayés - sont connus de tous, tant de l'artiste que de son public. A mesure que la demande augmente pour ce genre de scène, Jacopo fait appel à des membres de sa famille pour l'aider à les réaliser; à partir de 1570, il semble qu'il confie à son fils Francesco le soin de la composition. On reconnaît la main de Jacopo par la présence de touches de couleurs brillantes dans le rose chatoyant et le bleu pâle des atours de la femme située à la gauche, de même que dans les tons cuivrés étincelants des pots à l'avant-plan et dans les personnages d'Abraham, juste derrière, ainsi que de Dieu.

L'envergure de la toile suggère qu'elle aurait été faite pour l'androne ou vestibule d'une villa ou d'un palais vénitien. Documentée pour la première fois au milieu du XIX e siècle, alors qu'elle fait partie de l'importante collection du duc de Hamilton, l'œuvre qui est dans un excellent état de conservation enrichit la collection européenne d'une œuvre italienne comportant des éléments de genre et de nature morte qui ne sont pas représentés ailleurs.