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Fontaine de la Villa Médicis
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Attribuée à James Anderson
Fontaine de la Villa Médicis, v. 1865
Épreuve à l'albumine argentique
27,4 x 40,4 cm
Acheté en 2001

Dans cette image intitulée Fontaine de la Villa Médicis, le photographe a soigneusement fait ressortir les grandes masses de feuillage sombre et les taches d'ombre dense projetées par les arbres qui bordent le bassin ovale d'une fontaine. À travers l'arche naturelle formée par les deux arbres, la basilique Saint-Pierre et les édifices voisins de Rome brillent au loin, offrant un contraste délicat avec les formes plus lourdes qui se découpent au premier plan. Selon une légende, la fontaine du XVIe siècle contenait un boulet de canon que la reine Christina de Suède, en 1655, aurait fait tirer sans provocation préalable contre la colline de Pincio, depuis le Château Saint-Ange. Corot a rendu célèbre l'équilibre presque parfait de la composition, où l'illustre dôme fait pendant à la sphère posée au centre de la fontaine et d'où l'eau jaillit, dans sa peinture La fontaine de l'Académie de France, à Rome (1826-1828). Plusieurs autres peintres ont repris le sujet, notamment Valenciennes, Michallon et Goethe.

Évoquant sa visite à Rome au milieu du XIXe siècle, George Hillard, auteur américain de récits de voyages, fait explicitement référence aux attraits de la fontaine : « La fontaine doit son charme non seulement à ses belles proportions et à sa simplicité sans prétention, mais aussi à son emplacement avantageux et à son harmonie avec les objets qui l'entourent. La vue de Saint-Pierre qui domine le jaillissement ininterrompu des eaux, bien qu'elle ne figure pas dans les guides de voyage, vaut amplement une contemplation patiente et prolongée. »

L'image est attribuée au photographe James Anderson à cause, bien sûr, de sa réputation comme photographe de Rome, mais aussi parce qu'il a réalisé des variantes du même sujet. Né de parents britanniques, Anderson porte à la naissance le nom d'Isaac Atkinson. Il fait des études en peinture et ensuite adopte comme nom d'artiste William Nugent Dunbar. Puis il prend le nom de James Anderson lorsqu'il s'installe à Rome dans les années 1830 et commence à exposer ses tableaux. Mais bientôt il opte pour le nouvel art de la photographie et profitant de l'essor de l'industrie touristique, il ne tarde pas à entreprendre sa carrière de photographe, vendant ses premières images vers 1849. Il fonde en 1853 son propre studio qui passera aux mains de son fils aîné Domenico avant que ses petits-fils prennent la relève. À la fermeture de l'entreprise dans les années 1950, les épreuves et les négatifs ont été versés aux archives Alinari à Florence.