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La forêt voilée
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Holly King
La forêt voilée, 1997
épreuve à développement chromogène
159 x 189,1 cm framed
Acheté en 1998

Depuis 1985, Holly King a produit plusieurs cycles de travaux explorant diverses
approches du paysage. Leur variété étonne. Leur force et leur beauté envoûtent.
King n’aborde pourtant qu’un seul territoire : celui de l’imagination où ce qui compte vraiment, c’est le regard porté sur les choses et les états d’âme qu’elles font naître.

La méthode de King est la même depuis le départ : elle fabrique des maquettes toutes simples dont les composantes mettent en scène divers types de paysages. Lorsqu’elle photographie et agrandit ces miniatures adroitement éclairées, elles se transforment en scènes grandioses. La photographie prend en charge des éléments empruntés à la peinture, à la sculpture, au dessin – quand ce n’est pas au bricolage ou à la nature – et les intègre en un tableau aux résonances multiples. En donnant de grandes dimensions aux images et ce, dans le droit fil de la peinture de paysage, King met à profit le pouvoir de la photographie de métamorphoser les humbles matériaux d’origine : elle en révèle des aspects tout à fait surprenants et compose ainsi des scènes des plus crédibles où naturel et artifice coexistent.

Qu’il s’agisse des espaces oniriques inspirés de la mythologie (1985–1989), de la série des Jardins (1990–1992) créés par les humains à leur échelle et à leur image ou des projections d’états d’âme de Prisonnier des vents aveugles (1995) ou encore des territoires aux frontières floues de La forêt enchanteresse (1997), chaque suite de King procède par variations sur un thème. Au fil des ans, le MCPC a constitué un corpus significatif à partir de chacun de ces projets. Ainsi, toutes les étapes de la production de l’artiste sont représentées par plusieurs œuvres marquantes qui viennent mettre en lumière la richesse de ces divers cycles et des stratégies narratives mises en œuvre.

La forêt voilée (1997) appartient au plus récent corpus de King. Dans ces photographies, le regard se situe au milieu des choses et circonscrit un espace éminemment photographique où la profondeur de champ découpe l’image en zones floues ou précises. Espace ambigu qui se donne et se dérobe en même temps et où le regard bute constamment sur des voiles qui s’interposent entre lui et les couleurs d’une forêt mystérieuse, à la fois inquiétante et attirante.