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Friedrich Nietzsche
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Max Klinger
Friedrich Nietzsche, v. 1904
Bronze avec patine noire
63,2 x 47,3 x 26,5 cm
Don du Robert Tanenbaum Family Trust, Toronto, 1999

Le buste posthume plus grand que nature de Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844-1900), sculpté par Max Klinger, compte parmi les rares portraits du grand philosophe allemand du XIXe siècle. Celui à qui l'on doit La naissance de la tragédie, Ainsi parlait Zarathustra et Au-delà du bien et du mal a perdu l'usage de ses facultés en 1889. En 1900, année de sa mort, sa sœur commanda un masque mortuaire à Carl Stoeving dans le but de faire exécuter un buste pour le fonds d'archives Nietzsche-Archiv qu'elle venait de créer. À l'automne de 1901, Klinger avait déjà ce masque en sa possession.

L'influence considérable de Nietzsche sur Klinger apparaît clairement sur son cycle d'eaux-fortes intitulé De la mort, dont la première partie avait paru en 1889. En 1901, Klinger produisit une tête de Nietzsche en plâtre, d'exécution assez sommaire (révélée plus tard grâce à un moulage posthume) et une autre plus détaillée en 1903, maintenant perdue et présumée en bronze, mais on n'exclut pas la possibilité du plâtre peint. Le buste final en marbre destiné au fonds Nietzsche-Achiv fut conçu à une échelle monumentale, mais Klinger conserva pour lui-même une version plus petite - mais trois fois grandeur nature - que le public vit pour la première fois à la Sécession de Berlin à l'hiver 1903. Ce dernier buste en marbre servit de modèle aux trois moulages en bronze que Klinger fit couler en 1904 à sa fonderie préférée, H. Gladenbeck & Sohn, à Berlin. L'un des ces bronzes, acheté en 1907 par la galerie Städtische de Francfort, avait été exposé au Kunstvereim de Leipzig en 1904. Le deuxième se trouve au musée Städtischen de Wiesbaden et le Musée des beaux-arts du Canada a reçu en don le troisième exemplaire.

Ce portrait remarquable constitue un ajout important à la collection d'art européen qu'il enrichit d'une œuvre aux dimensions encore plus grandes que le portrait cubiste de Horace Brodsky (1913) par Gaudier-Brzeska ou que la tête plus abstraite de Henriette II (Grosse tête) (1927) créée par Matisse. Avec la toile d'Otto Greiner, Prométhée (1909), don de Joey et Toby Tanenbaum, il compte parmi les rares œuvres allemandes de cette période dans la collection du Musée.