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Portrait de Gertrude Leduc
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© Succession Ozias Leduc / SODRAC (Montréal)


Ozias Leduc

Portrait de Gertrude Leduc, 1940
Huile sur panneau de fibres
Legs de Gertrude Leduc, Montréal

L'originalité et le pouvoir d'évocation de l'oeuvre d'Ozias Leduc font de ce dernier l'un des artistes canadiens les plus mémorables de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Bien qu'il ait surtout exécuté des décors d'églises au cours de sa longue carrière, il a aussi produit un grand nombre de peintures de chevalet et de dessins de natures mortes, de paysages symbolistes, de scènes de genre et de portraits. Le Musée des beaux-arts du Canada possède soixante-sept oeuvres de Leduc, dont de nombreuses esquisses pour le décor de l'église de Saint-Hilaire (1891) et de la chapelle de l'évêché de Sherbrooke (1922).

Né à Saint-Hilaire, au Québec, Ozias Leduc est le deuxième des dix enfants nés de l'union d'Émilie Brouillette (1840-1918) et d'Antoine Leduc (1837-1921). Élevé dans une famille unie et aimante, il choisira avant 1900 ses principaux modèles parmi ses proches. Ulric, son jeune frère, a posé pour l'étude préparatoire (1892) à L'enfant au pain (1892-1899), tableau qui représente un jeune garçon jouant de l'harmonica; les deux oeuvres figurent aujourd'hui dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada. Honorius Leduc, lui, a servi de modèle pour Le jeune élève (1894).

Ces liens intimes se sont poursuivis dans la génération suivante, tel que le démontre le merveilleux portrait de la nièce préférée de l'artiste, Gertrude Leduc, laquelle en a généreusement fait don au Musée. L'artiste avait d'abord représenté Gertrude, la fille de son frère Ulric, dans un portrait au pastel vers 1920. Presque vingt ans plus tard, il la peint en femme d'âge mûr. Dans le dessin préparatoire au tableau, aussi légué au Musée par le modèle, Gertrude est vêtue d'une robe d'intérieur et assise de trois quarts, les mains reposant sagement sur ses genoux. Dans la peinture, elle porte une robe de soirée verte, un collier de perles etdes chaussures argent, et tient ses mains jointes. En haut à droite figure un tableau encadré montrant sûrement un paysage peint par Leduc. La pose et l'interprétation rappellent le portrait qu'a fait Leduc de son amie Florence Bindoff (1931-1935; Musée national des beaux-arts du Québec), bien que le rendu des deux modèles soit très différent. Élégante, Florence Bindoff semble à l'aise mais distante, alors que Gertrude, un peu tendue, se présente mieux. Leduc a réussi à capter la personnalité complexe de sa nièce avec affection et perspicacité.

Le Musée ne possède que deux portraits de Leduc, qui datent du début de sa carrière: Ma mère en deuil (v. 1890) et un autoportrait (1899) accompagné de son étude au fusain. Gertrude Leduc a aimablement fait don d'un autre petit dessin (1893) représentant Ozéma, la soeur d'Ozias Leduc, en pleine lecture, une étude qu'il faut relier à la toile La liseuse (1894; Musée national des beaux-arts du Québec). Portrait de Gertrude Leduc vient rehausser la collection d'oeuvres de Leduc - l'un des meilleurs artistes canadiens du tournant du XIXe siècle - conservées au Musée des beaux-arts du Canada.